Pourquoi il faut aller voir J’t’ai pas dit tant qu’il est encore temps !
Je dois commencer cet article avec un petit “disclaimer” comme disent les anglo-saxons : cette pièce de danse-théâtre burlesque, je ne l’ai pas découverte par la magie de l’Officiel des spectacles ou d’une affiche bien placée sur mon chemin quotidien pour aller au travail. Non, Elsa Lyczko et moi, on se connaît et ce spectacle, bien que je ne l’ai pas vu en entier et en chair et en os avant le début de cette série de week-ends au Théâtre La Croisée des Chemins, j’en ai beaucoup entendu parler avant. J’en avais même vu des extraits et une ancienne version complète sur une vidéo d’une qualité médiocre.
Donc même si ce dimanche d’octobre, lorsque je me suis pointée aux portes de ce théâtre vers Télégraphe à Paris, je n’arrivais pas dans l’inconnu, j’était tout de même dans la découverte.
D’un lieu d’abord, une petite scène charmante, où les spectacles s’enchaînent tout au long de l’après-midi et jusqu’au soir, nichée au fond d’une cours d’immeuble. J’aimerais bien avoir un théâtre comme ça au pied de chez moi.
Et puis bien sûr, j’y ai découvert ce spectacle, ce seule-en-scène sur la communication bloquée, tue, maladroite. Depuis trois ans, j’en avais vu des étapes, des tableaux qui ont depuis bien évolués et je suis impressionnée du chemin parcouru.
Alors pour ne pas trop m’éterniser et aller droit au but (jeu de mots d’actualité pas du tout calculé), voici pourquoi vous devriez aller voir J’t’ai pas dit un de ces week-ends.
C’est drôle
L’humour d’Elsa Lyczko et de sa metteuse en scène Ondine Policand est loufoque et burlesque, s’appuyant sur nos petits tics ridicules, nos maladresses qui révèlent tant sur nos états d’esprit. En regardant cette femme sur scène, on rit de toutes ces choses qui nous freinent sans raison, qui nous mettent dans des situations improbables alors qu’une communication ouverte aurait pu nous aider. On rit de nous, grâce à elle et ça nous libère. Ainsi, warning : la salle est petite, alors oui, on saura que c’est vous si vous riez, mais ne vous laissez pas intimider. Riez comme ça vous viendra.
C’est touchant
En pendant naturel de mon premier point, on s’attendrit face à cette femme un peu paumée et ses recherches de mots qui lui échappent, qu’elle n’arrive pas à attraper. La pièce prend son temps, nous laisse mariner dans l’inconfort par moments mais ça ne fait que nous rappeler tous les moments où on s’est retrouvés cois, comme elle. Elle est sympathique et humaine par ses doutes, et nous dit beaucoup d’elle alors qu’elle ne prononce que peu de mots à travers la pièce.
C’est surprenant
C’est de la danse avec un beau jeu d’actrice, du théâtre avec de la danse qui virevolte… Ca résonne dans les silences et ça crée des bulles de respiration par la musique. Ca raconte plein d’histoires en une seule. Bref, le spectacle ne va pas tout le temps là où on s’imagine et c’est toute sa richesse.
Alors, vous réservez pour quelle date ? J’t’ai pas dit, c’est les samedis à 17h et les dimanches à 15h jusqu’au18 décembre au Théâtre La Croisée des Chemins.